Marc Seguin
au musée
Exposée durant l’été 2017, la réplique de la locomotive Marc Seguin de 1829 témoigne de la passion qui anime le monde ferroviaire. Fruit d’un travail méticuleux mené par Gaston Monier et son association, cet engin d’exception a nécessité des années de travail. Construite à partir des plans originaux, cette locomotive présente en effet la particularité de se mettre en mouvement. Entièrement fonctionnelle, elle permet alors aux visiteurs de mesurer le parcours technologique accompli, des premières années de la vapeur au TGV.
Une animation peut
en cacher une autre
Point d’orgue de la visite : la salle des maquettes. Construit par André Ullrich dès la fin des années 70, ce réseau au 1/87e est dans un premier temps exposé dans le hall d’entrée du Crédit Mutuel Sainte-Marie, lieu de travail de ce passionné de modélisme. La salle de la Cité du Train qui lui est aujourd’hui consacrée, permet, depuis 2002, de présenter cette maquette de manière pérenne.
Si les trains ont leur importance, chacun sera sensible aux détails de ce monde à mi-chemin entre le réel et l’imaginaire. Fête foraine bouillonnante, potager de citrouilles, mystérieux château et terrain de football où les joueurs miniatures croisent, ébahis, un groupe de moines, cette création est aussi technique que narrative. Pendant ce temps, à l’extérieur des Quais de l’Histoire, le mini-express d’Alsace, imaginé en 2014, poursuit ses tours. En cas de pluie, le petit train sur pneu, « personnage » incontournable du musée, est toujours prêt à vous accueillir.
Une histoire
partagée
Bien que la place au musée ne soit malheureusement illimitée, l’établissement continue d’accueillir de nouveaux matériels. C’est le cas de la voiture de contrôle des voies Mauzin 214, dernière en date, arrivée en juin 2019. Mais ces dernières années ont surtout été celles des restaurations. Restaurée quelques années plus tôt en 2016, la crémaillère de Langres, répondant à l’affectueux surnom de « Crem’Zouille », rejoignait déjà les Quais de l’Histoire. C’est ensuite au tour des voitures USI et UIC exposées sur le Panorama Ferroviaire après restauration par les Ateliers SNCF de Périgueux. En septembre 2019, les Journées Européennes du Patrimoine marquent le grand retour de l’autorail Decauville (1945) après restauration par les Ateliers Quatre-Mares de Sotteville-lès-Rouen, comme l’était son ancêtre la Buddicom à la veille de la création du Musée Français du Chemin de Fer. En 2021, la participation active des agents SNCF à l’exposition consacrée à la grande vitesse le démontre une fois de plus : l’engouement provoqué par la collection est loin de s’évanouir.
En voiture
Simone !
Et si vous aviez la possibilité de voyager dans le temps à bord de trains d’exception ? C’est le pari que se sont lancés, en 2018, la Cité du Train et la Compagnie Versatile, basée à quelques kilomètres du musée, à Hochstatt. Une plongée au cœur de la folle épopée du chemin de fer rendue possible par d’attachants personnages, aussi déjantés que colorés. Pour la première fois de son histoire, le musée ouvre les portes de ses trains les plus prestigieux, pour le plus grand plaisir des visiteurs ! « C’était une frustration de ne pas pouvoir monter à bord. En même temps, ce sont des voitures historiques qui ne supporteraient pas le passage des milliers de visiteurs. En faisant des visites avec des petits groupes d’une dizaine de personnes, on crée un petit cocon. Mais il fallait aller plus loin que des visites guidées déjà existantes. Alors on a amené des personnages. » précisent Claudine Lengert et Julien Prodorutti à l’initiative du projet. Des visites théâtralisées drôles, sincères, insolites et surtout passionnantes que vous pouvez retrouver chaque année, d’avril à août. J.P.
Le Train de
l’innovation
2018 s’impose comme une date majeure dans l’histoire de la SNCF. En célébrant ses 80 ans, l’entreprise réaffirme la richesse de son patrimoine humain et technique. À cette occasion, le Train de l’Innovation débute un parcours itinérant de douze étapes à travers la France. À l’intérieur, une scénographie à l’aspect futuriste retrace les huit décennies de SNCF en se penchant sur les thèmes de la mémoire et de l’innovation. Certaines maquettes, habituellement conservées au musée, rejoignent la sélection d’œuvres à la rencontre des Français. Terminant son périple à la Cité du Train, le Train de l’Innovation connaît un vif succès. Du musée du train au train-musée il n’y a qu’un pas.
Scénographier
la grande vitesse
2021. 40 ans du TGV. Un événement majeur pour la SNCF et plus généralement pour le monde des transports. Conçu par les agences de scénographie et muséographie La Fabrique Créative et Azimuse, le réaménagement de la dernière voie du parcours de visite de la Cité du Train rend hommage à ce pan de l’histoire ferroviaire. Valorisant la RTG (Rame à Turbine à Gaz) et la motrice dite “61”, ce nouvel espace consacré à la grande vitesse permet d’aborder les enjeux à la fois techniques, géographiques, sociaux et décoratifs. Produite en coulisse durant l’année 2020-2021, cette refonte muséographique s’impose comme un condensé de savoir-faire. Archivistes, scénographes, graphistes, photographes, poseurs de voie, ou encore conducteurs auront mobilisé leurs compétences pour répondre aux prévisions d’André Ségalat, qui, dès l’ouverture du MFCF en 1971 le soutenait : « Messieurs les créateurs du Musée Français du Chemin de Fer, prévoyez large, je vous en prie ; le Chemin de fer n’est encore qu’au début de son destin ! »
50 ans
d’affiches
Quoi de mieux pour terminer cette rétrospective que de se replonger dans les meubles à plans du musée ?
À l’intérieur, 50 ans d’affiches de promotion de l’établissement s’y superposent. De la gouache d’Albert Brenet aux sérigraphies du collectif mulhousien 2920g, à chaque période son style et sa vision des collections. Géométrique ou esquissé, le train y apparaît comme une source inépuisable. Réalisée par les agences Landor & Fitch et VUXE, l’affiche des 50 ans met en valeur la Buddicom, plus ancienne locomotive du musée et plus largement du continent européen. De dos, la silhouette de Michel Doerr, co-créateur du musée, est aisément reconnaissable. Regardant au loin ou vers l’avenir, ce dernier ne s’imagine peut-être pas à cet instant que cinq décennies plus tard, le musée célèbrera cette aventure patrimoniale et ferroviaire qui ne fait que commencer.
Nous, enfants
et petits-enfants…
« Je suis certain que nos enfants et nos petits-enfants continueront à rajouter des matériels qui, pour partie circulent encore sur les réseaux, pour d’autres sont encore sur la planche à dessins, et qui viendront un jour au Musée du Chemin de Fer.» Issue de l’émission Expression diffusée sur le petit écran le 29 décembre 1982, cette phrase de Jean-Mathis Horrenberger résonne aujourd’hui de manière remarquable. Alors que l’année 2021 célèbre les 50 ans du musée, elle marque également les 40 ans de la grande vitesse en France.
La mise en valeur du TGV orange au sein du nouvel espace muséal s’élève dès lors au rang de symbole. Mais comme le précise Michel Doerr dans la seconde partie de la vidéo, le chemin de fer ne peut se résumer à la machine. Pour ce dernier, « quand on est épris d’humanisme, c’est l’élément humain que représente la tradition du métier de cheminot [qui fait partie de cette histoire] ». Conjuguée au passé, au présent et au futur, l’aventure du Musée Français du Chemin de Fer porte en elle un pan entier de la mémoire ferroviaire, individuelle et collective.