"Musées Mulhouse Sud Alsace accompagne déjà depuis 28 ans la Cité du Train et les musées du territoire !"

Comment l’association Musées Mulhouse Sud Alsace (MMSA) accompagne les musées tels que la Cité du Train ?

MMSA accompagne déjà depuis 28 ans la Cité du Train et les musées du territoire ! Notre aide intervient dans plusieurs domaines de compétences. Il y a d’abord eu historiquement l’accompagnement aux investissements, dès 1998 et jusqu’à l’achèvement du Parcours Spectacle en 2005, pour lesquels nous avons géré les crédits liés au contrat de plan, les choix architecturaux…

Puis sont venues des aides en matière d’attractivité et de communication : la présence sur des salons, des créations et distributions de dépliants, de multiples opérations promotionnelles au fur et à mesure des années, des publications, une boutique de Noël devenue aujourd’hui pérenne via le site internet portail des musées.

Et puis, à travers le service des publics, il y a la mise en place d’activité culturelles et pédagogiques, de dossiers enseignants et de bien d’autres outils, comme le carnet de visite Théo et Buddi par exemple ou plus récemment l’application SAM! (Sud Alsace Museums)

Nous sommes également présents pour une aide logistique et de gestion, chaque fois que nécessaire : bénévolat, aide à la gestion comptable…

Enfin, Il y a bien sûr la Nuit des Mystères, déclinaison locale de la Nuit Européenne des Musées, qui est un superbe coup de projecteur national et international sur nos musées chaque année !

Qu’est-ce que l’application SAM! développée par MMSA ? Quel est le rôle du numérique aujourd’hui dans les musées ?

L’application SAM! est quelque chose d’unique, dont d’ailleurs, la Cité du Train a été le pilote dès 2017 ! Il s’agit de rassembler en un seul endroit la possibilité de visiter 12 musées différents, soit en virtuel par des fonctions à distance, ou d’apporter au visiteur dans le musée des éléments de médiation complémentaires à ceux que l’on peut trouver dans le parcours de visite : vidéo, commentaire audio, vues 360 permettant de rentrer dans des trains qui ne sont pas accessibles normalement ! C’est multiplier de façon exponentielle les possibilités du parcours de visite traditionnel, et offrir aux visiteurs de façon universelle de nouvelles clés de compréhension.

Si le numérique ne remplacera jamais la médiation humaine, toujours très riche grâce aux rencontres incroyables que l’on peut faire dans le musée, il est clair qu’il va nous offrir toujours plus de possibilités d’enrichir les visites : la réalité virtuelle ou immersive, les reconstitutions numériques, les tables interactives…et probablement demain des choses incroyables comme se mettre dans la peau d’un cheminot d’une autre époque en alliant les ressources du patrimoine et de la conservation et les capacités des intelligences artificielles !

Quels sont les enjeux de la mise en ligne des collections ?

Le numérique nous permet d’inventorier sur des bases de données telles que WebMuseo, opérée par MMSA, tous les fonds de collections des musées de façon précise et documentée.

Outre le fait de satisfaire à l’obligation d’inventaire et de récolement inhérente à tout Musée de France, cela permet de les mettre en ligne sur un portail, pour le public, les chercheurs  et donc de les réexploiter ensuite dans les médiations et les expositions de façon instantanée.

Grâce à cet inventaire en ligne, même au-delà du territoire, nos conservateurs peuvent aller plus loin dans leurs recherches, nos expositions peuvent accueillir des artefacts dont l’existence n’était pas forcément connue de tous. Et pour le public, c’est la possibilité de proposer des expositions entre plusieurs musées de façon virtuelle ou sur des thématiques difficiles à réaliser en dur, car parfois certains objets sont trop fragiles pour être exposés ou impossibles à déplacer à l’autre bout du monde !

Comment penser la coordination entre les différents musées mulhousiens tout en préservant leur singularité ?

Depuis 1993 , nous n’avons eu de cesse que de nous réinventer ! Les musées mulhousiens sont exceptionnels, par leurs collections, tant en type qu’en taille ou richesse : la plupart sont des leaders européens ou mondiaux dans leur spécialité, et ils ont de fortes personnalités avec lesquelles il faut composer, tout en les amenant à des collaborations, les plus étroites et les plus suivies possibles !

Nous privilégions des rencontres régulières par thématiques et plusieurs fois dans l’année des réunions plus générales pour ce qui est du squelette de la coordination, mais au quotidien, chaque secteur thématique a ses homologues dans les institutions avec lesquels nous travaillons étroitement. Cela permet, au fur et à mesure du temps, de cibler nos actions en fonction des besoins : par exemple, aujourd’hui nous travaillons davantage sur l’animation culturelle, qui est devenue notre cœur de métier, que sur la communication, pour laquelle les musées et l’Office de Tourisme font déjà un travail incroyable.

Et puis, nous ne sommes pas seulement un organisme de coordination : de par nos statuts, auxquels les musés adhèrent car ils sont membres de l’association et ont voix délibérante, nous avons nos missions propres, que nous exécutons avec nos propres budgets en opérateur pour le compte des musées : services des publics, nuit des musées, médiation numérique. Dans ce contexte, nous élaborons la ligne éditoriale en lien avec les collectivités et les financeurs puis nous  mettons en place, avec l’appui des musées mais par nos propres moyens, et sous notre propre autorité, les projets de A à Z : c’est le cas du plan de relance de sortie de crise de la Covid 19 intitulé « Les Journées Amusées » et qui propose un programme de plus de 80 animations, ciblées sur le public local et qui se déroule depuis les réouvertures de mai dernier et jusqu’à la fin de l’année. C’est un budget de 45 000 euros d’animations et près de 15 000 en communication qui est entièrement piloté par MMSA, avec l’appui de M2a.

Avez-vous un souvenir, une anecdote au sujet de la Cité du Train que vous souhaitez partager ?

Alors que je venais d’obtenir la délégation aux musées en tant que conseillère communautaire m2A, j’ai eu le plaisir d’inaugurer en juillet 2018 les passages à niveau manuels récemment installés par les équipes du musée, et plus particulièrement ses bénévoles. C’était là mon premier contact avec ces passionnés du rail qui, chaque année, donnent de leur temps pour participer aux animations du musée et aux différents projets menés par ce dernier. À cette occasion, je m’étais donc essayée au rôle de garde-barrière en leur compagnie. J’ai d’ailleurs appris qu’à cette époque encore, du côté de Bourg-en-Bresse, il existait un passage à niveau manié manuellement par une dame… sur une ligne où circulent des TGV !

Christine Dhallenne (à gauche), en compagnie de deux bénévoles du musée (au centre) et de Philippe Mirville, ancien président du musée (à droite). Photo : © L’Alsace, 2018